jeudi 24 mai 2012

Aujourd'hui : pourquoi quand un mec allume une cigarette, fronce-t-il toujours des sourcils et abrite-t-il la flamme alors qu'elle n'encourt aucun danger de soufflage?

N'ayant moi-même jamais fumé que la fumée des autres, je ne saurais évidemment faire autorité question cibiche. Néanmoins, il me semble évident que l'attitude observée réfère à l'exemple fameux du cow-boy Marlboro comme archétype de la virilité tabagique, tout fumeur un tant soit peu moustachu se devant d'allumer sa clope à sa façon s'il veut être pris au sérieux. C'est donc sous un stetson imaginaire que des générations de cancéreux auront mis le feu à leurs propres poudres en arborant cet air à la fois soucieux et suprêmement cool du mec à qui on ne la fait pas. Parce qu'un homme, un vrai, a bien le droit de s'accorder une petite pause de temps en temps, ce n'est pas pour autant qu'il cesse d'avoir du poil au cœur. Alors en l'absence de petite femme à protéger ou de veau à marquer, il se rabat sur son briquet. Cette flamme vacillante qu'il abrite de la main, c'est à la fois sa famille et son troupeau, l'honneur de la patrie et le petit Jésus, c'est tout ce dont il se doit d'être responsable et tout ce qui l'émeut : les premiers pas du petit dernier, sa vieille mère sur son lit de mort et le pneu crevé de sa mobylette (sois courageux, fils, il va falloir l'abattre). Mais, bien entendu, ce n'est rien, ce n'est jamais rien, juste un peu de fumée dans l'œil...

Abbé Y