vendredi 3 février 2012

Aujourd'hui : pourquoi les toiles cirées avec des natures mortes d'après la chasse ?

Le soir tombe, c'est l'automne... La silhouette du chasseur fatigué s'encadre dans la porte vitrée de la cuisine où mijote déjà la soupe du dîner. Sans un mot, il dépose sa gibecière bien garnie sur la toile cirée de la grande table. D'un coup d'oeil, la Suzanne en a bien vite fait l'inventaire. Deux garennes encore dodus d'un été passé dans les trèfles et un faisan dont la traîne prétentieuse dépasse de la vieille sacoche au cuir râpé. La Suzanne émet un grognement approbateur, auquel le François ne prend pas la peine de répondre. Entre le fils et la mère, on n'a plus guère besoin de mots pour se comprendre. Le François s'assied lourdement à califourchon sur le banc et entreprend de retirer ses bottes crottées. La vieille paysanne lui tend une paire de pantoufles fourrées qu'il enfile avec un soupir d'aise tandis qu'André, avec le même soupir, marque soigneusement sa page avant de poser le livre pour se verser un café. Tournant sa cuillère dans le mazagran brûlant, il se lève et va vers la fenêtre à travers laquelle la ville clignote de ses milliers d'existences. Dans le double vitrage, la table fait un reflet orangé, sur lequel se détache un motif répété. Deux garennes encore dodus d'un été passé dans les trèfles et un faisan dont la traîne prétentieuse dépasse de la vieille sacoche au cuir râpé.
Abbé Y


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